Fabrizio De Andre – Le Passanti scritto da admin 21 Gennaio 2016 Ils ont le ciel pour lit et la terre pour travail, une paire de mains pour outils qui jour à jour les ravitaillent De musique et de couleurs de peine et de gaieté une larme est parfois le bonheur et un sourire la méchanceté Dans leur regard mystérieux, dans une humeur variable un objet nest pas précieux mais une parole inoubliable Leur chant est un empire, peut-être le seul d’ailleurs que rien ne pourra détruire, ni les hommes ni leurs peurs Et si le temps passe ici-bas, si les minutes défilent ils en est qui croisent les doigts pour ne pas perdre les sourcils Au-delà de tous ces mots, de toutes ces angoisses eux voyagent le coeur en haut à gauche de la crasse Et l’étude importante de la terre qui nous entoure récits d’aventures sanglantes, de vies et d’amour, N’apparaît dans aucun livre, manuscrit mais jour après jour revient pour nous l’apprendre ici Mais quand les arbres s’écroulent, quand le bitume grandit et quand l’alcool rend maboul, quand l’argent nous pourrit Eux ne s’en servent pas non plus comme prétexte de gloire ou partent selon la vue et selon l’espoir Et quand la police pas aimable, pour cause de bruit, vient détruire le minable restant de poésie Qu’il n’y a dans cette jungle, immense cité, où les hommes ne sont plus humbles ou ne l’ont jamais été